Salle des Duels

- Et bien, il m'a demandé de l'aider parce qu'elle se trouve dans le chateau et qu'il ne peut pas y entrer.

Si ça ne réglait rien, c'était une piste.

- Des petits malins. On leur a bottés le cul.

- Toujours avec autant de subtilité, je suppose.

Il fallait donc chercher une croix dans le château... Mais comment ? Le château est immense ! Le seul moyen serait de farfouiller tout le château pendant des heures et des heures, cela prendrait énormément de temps sans aucun indice.

- Tu as une idée d'où cette croix pourrait se trouver ?

Elle soupire légèrement.

- Nous n'avons aucune idée de s'il s'agit d'un objet, d'une sculpture ou d'un tableau... Une croix, cela pourrait être n'importe quoi. C'est bien notre veine.

- Je ne suis pas dragon pour rien.

Il hoche la tête.

- Il y a un elfe de maison à la bibliothèque, je lui demanderai.

Dit-il, n'ayant pas l'air stressé pour un sou. Ils finiraient forcément par trouver.

- Il m'a dit que je le saurais quand je la verrais.

- Je vois..

Un elfe de maison maintenant ? Eh beh, avec des nains, des puckwoodgenie et maintenant ça, on peut dire que le château est bien remplie. Elle laisserait bien Nikolaus tout seul avec l'elfe, mais elle avait l'étrange impression que tout seul, il n'irait pas forcément loin.

- Je t'accompagnerai. Après tout, je ne sais pas s'il daignera répondre à nos questions sans la moindre once de politesse et de respect de notre part.

C'est bien pour ça qu'elle vient, après tout, la politesse, elle en connait un rayon.

- Si tu veux. Mais bon, c'est un elfe. Il a pas vraiment le choix de nous aider.

Dit-il avec détachement. Si ses airs nobles n'étaient pas qu'une façade, elle devait bien en avoir chez elle.

- Ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas le choix de nous aider que nous ne devons pas les traiter avec respect.

La famille d'Amalia préférait en général des domestiques humains, va savoir pourquoi. Mais même dans ce cas là, les règles de base de la politesse s'appliquent. Oui monsieur.

- Cependant...

Elle réprime un petit bâillement.

- Il fait bien nuit, non ?

- C'est vrai. Je n'ai pas l'habitude de traiter avec eux de toute façon.

Il s'étira, bâillant.

- Hmm... on a encore veillé tard.

- Et encore une fois, c'est de ta faute. Merci bien.

Elle se retourne, en direction de la porte, elle n'était pas fâchée, justement fatiguée.

- Bien, on se retrouve demain. Probablement à la bibliothèque.

- Ben... rien t'obliges à rester.

Il croise les bras dans le dos.

- Ok, bonne nuit Amalia !

Aaron était sur une estrade, sans adversaire, il s'entraînait avec sa nouvelle baguette, essayant de la maîtriser, comme il maîtrisait l'ancienne. Il lui fallait être prêt pour affronter Megan. Il a pris du retard sur son apprentissage, mais ce n'était certainement pas ça qui allait l'arrêter, bien au contraire.

Son nez était marqué par la morsure de la fille, son regard perçait son adversaire imaginaire. Aaron se déplaçait d'une manière toujours théâtrale.

- Le cor sonnera la revanche !

Dit il en lançant un sortilège du Repousse tout.

- Les baguettes se croiseront, les sorts s'entrechoqueront, et nous en sortirons victorieux !

- Arrête ton char t'as aucun charisme.

Il suivait Megan du regard, un regard éclairé par la revanche qu'il désirait tant.

- Leur cheffe pris la parole, elle tentait une dernière fois d'envoûter les esprits, de briser les volontés.

Aaron fit quelques pas, sans la quitter des yeux.

- Les regards se croisèrent, il n'y avait plus rien à dire, mais tout à faire !

- Arrête ton charabia.

Megan regarde les gens.

- Et le Chef des rebelles m'embrassa hier sous le clair de lune !

La menaçant calmement de sa baguette, toujours son estrade, il poursuivi, gardant la face.

- Les mensonges étaient hâtifs, incertains, peu convaincants. Les deux armées tambourinèrent sur les boucliers, les étendards flottaient au vent, attendant l'ordre ultime des chefs. Le combat ne dépendait que de deux personnes. Serait-ce un bain de sang, ou un duel d'anthologie. Qui de l'autre se rendra, qui de l'autre triomphera ? Les fiers rebelles brandirent leurs épées, prêts pour la charge.

- Et ce qu'Aaron ne sut pas c'est qu'elle était sa sœur et qu'elle en fut dégoûtée en apprenant la nouvelle car le jour d'avant elle simula un baisé avec cette horreur qui finalement n'était que la progéniture du même père.

Il se figea, on ne rigolait plus, on ne jouait plus la comédie.

- Quoi ?

- T'as très bien entendu mariolo.

Il descendit de l'estrade.

- C'est quoi ces conneries encore ?

Il n'était pas grossier d'habitude, mais le contexte n'aidait pas à garder son sang froid.

- Ce ne sont pas des conneries, t'as qu'à demander directement à ton père car moi je l'ai fait à ma mère.

- Tu mens. Comment ta mère te l'a dit ? A moins qu'elle habite ici ?

- Bah à Grimsby oui, je lui ai demandé ce matin tôt, mais j'ai plus de nouvelles depuis.

- Mince.

Avec sa demi-soeur ? Bon sang c'était surréaliste.

- Fallait pas faire ça aussi !

Plus de nouvelles, plus de nouvelles comment ça ?

- Ton hibou n'est pas revenu ?

- Non, pas revenu, je crois que y'a un truc qui tourne pas rond, en plus j'ai vu des adultes qu'on connait pas marcher dans les couloirs à toute vitesse.

- Hein comment ça ?

Il raffermit la prise sur sa baguette.

- T'essaye encore de me piéger c'est ça ? Tu me fais croire qu'on est frère et soeur, pour pas que je t'arrête pour de bon ? Hein c'est ça ? J'ai retenu la leçon maintenant.