Hall du Château

Le premier sort semblait éteindre cette petite bille de lumière située au bout de la baguette. Le second faisait l'inverse. Le troisième ...

"Nox. Lumos... Latin ?"

Semblant comprendre son mouvement, il réfléchissait à haute voix.

"Latin... Latina ? Oh."

La voyant tendre sa baguette, il secoua la tête.

"Není potřeba... Non", fit-il en sortant sa propre baguette, qu'il n'avait jamais utilisée.

Se tournant un peu, il la pointa vers le haut, la gardant oblique.

"Lumos.", lança-t-il, alors que la même bille de lumière que vue précédemment apparaissait à l'extrémité de sa baguette.

Un grand sourire, presque jubilatoire, se créa sur la figure du garçon. Il semblait évident que c'était la première fois qu'il lançait un sort. Remuant un peu la baguette, il observa cette lumière pendant un temps.

"Nox.", incanta-t-il ensuite.

Le bille de lumière ne cilla pas, restant toujours aussi brillante. Commençant un peu à paniquer, il tourna la tête vers la jeune fille.

"Jak to mám dělat ? Nox nefunguje. ... Oh, pardon. Comment ?"

Farnese hocha la tête à sa question sans trouver d’explications simples et compréhensibles mis à part joindre deux doigts de la main droite et un de la dextre puis séparer ce troisième doigt du lot.

- Latina, Sì sì.

Elle supposa d’abord qu’il était espagnol à partir du suffixe a.

- Oh, tu es un nouvel élève ?

Sa baguette s’abaissa vers le sol et elle observa et écouta la prononciation du garçon qui portait ses fruits.

En résultait d’un mimétisme parfait ou d’une racine latine ? Là était les deux petites questions qui trottaient dans la tête de l’Italienne.

- Nox.

Répéta-t-elle avec plus de conviction dans le doute en posant une main sur ses propres yeux pour faire le noir et conseiller de visualiser plus fortement la lumière s’éteindre.

- Spanish, España ?

Demanda simplement l’intriguée en le pointant peu poliment avec sa main précédente pour qu’il s’identifie.

Certains mots étaient, pas chance, communs entre le tchèque et l'anglais.

"Oh, oui. Nouveau... Mmh... Moi.", répondit-il, péniblement. L'anglais était si différent de sa langue natale.

Il avait été facile pour le jeune garçon de reproduire les sons que la jeune fille produisait, puisqu'ils étaient communs dans sa langue. Il était pourtant étranger à toute langue latine.
L'observant faire, il calqua son corps sur le sien.

"Nox.", incanta-t-il, avec plus de conviction cette fois-ci. La lumière s'éteint immédiatement.

Rouvrant les yeux, il découvrit avec joie que son sort avait fonctionné. Lui tendant un sourire sincère, il la remercia :

"Děkuji mnohokrát ... Merci beaucoup."

Il fronça cependant les sourcils face à l'interrogation suivante. Il n'avait pas compris. Secouant la tête, il haussa les épaules, montrant son incompréhension. Passant rapidement, il la pointa de sa baguette, la piquant un peu, sans lui faire mal, au niveau du bras droit.

"Moi Evzen, et toi ?", lui demanda-t-il, curieux.

Satisfaite qu’un échange autre que corporel puisse quand même avoir lieu, elle fit un petit sourire et essaya de se remémorer des mots commun de l’italien à l’anglais qui pourrait aussi l’être pour l’élève inconnu.

- Ton Origine ?

Ça lui paraissait très étrange de parler comme cela mais ça pouvait sans doute aider l'apprentie bilingue.

- Bravo !

Heureuse que cet échange plutôt atypique marche, celle ci formula un Scintillas Augum en félicitations qui fut totalement médiocre et ne produisit qu’un minuscule bruit pétaradant.

- De rien.

S’agissant de chose brillante et incandescente sans doute, son subconscient avait sans doute joué pour quelque chose.

- Farnese.

En réplique elle piqua légèrement le bras d’Evzen avant d’abaisser sa baguette en signe d’armistice.

N'ayant pas compris sa question, il consulta son livre.

"Pův... Oh. Je suis ... Plzeň... Bohemia. Et toi ?"

Il parut intéressé par le sort, peu importe sa faiblesse.

- Bohemia ?

Farnese examina d’un œil incrédule le Bohémien; son cerveau n’arrivant pas à positionner la bohème tant ses connaissances étaient limitées.

- Italia !

Un sourire fière orna ses lèvres et son regard fit rapidement lien entre l’instance de celui de son camarade et sa baguette.

- Scintillas Augum.

Pour autant celle ci ne fit pas de geste et pointa sa baguette simplement alors qu’elle avait un petit mouvement de recul d’un demi pas.

Voyant qu'elle ne savait pas où c'était, il laissa tomber. Peut-être qu'il lui montrerait un jour, ou qu'ils l'apprendraient en cours. Sa réponse lui fit ouvrir les yeux en grand.

"Italia. Je to krásné místo.", dit-il, en fouillant dans son livre. "Beau pays."

Essayant de reproduire la prononciation du sort, il répéta l'incantation, avec un fort accent de l'est.

"Skintias Augum. Scintillas Augum."

Sortant sa baguette, il tenta d'agiter sa baguette de la même façon que Farnese, plus tôt.

"Scintillas Augum.", prononça-t-il alors que... rien ne se passait.

En terme d'Histoire de la magie peut être en découvrirait elle de nouveaux aspects, c'était ce que Farnese espérait à l'image peu construite qu'elle avait de la bibliothèque.

- Sí ! Hum.. Surtout le paysage, paesaggio ?

Sans doute ridicule, la jeune fille prononça le s tel un serpent avec un exemple.

- Aiasssa, Farnese Aiassa

Ferment un oeil, maintenant la baguette loin de son visage; elle prit une grande respiration par le nez.

- Scintillas Augum.

Guère mieux, elle haussa les épaules en tentant de projeter l'heure d'un Cadro Horarum distinctement énoncé.

Une projection de l'heure en grand s'afficha entre les deux, visible en un même sens des deux côtés et pendant de longues secondes suffisante.

C'était un avertissement au bruit et sa lumière mal venue à cette heure-vu que provoquerait à l'usure le précédent sort en cas de réussite.

La regardant faire, il essayait de récupérer le plus d'informations possibles. Comprenant où elle voulait en venir, il hocha la tête. Plus de sort pour aujourd'hui.

"Est-ce que... Mudlové ici ? Personne sans magie ?", lui demanda-t-il alors, serrant sa baguette, alors que ses mains blanchissaient, le sang en était chassé.

Elle hocha la tête puis fronça légèrement ses sourcils avant de comprendre ce dont voulait parler le bohème.

- Solo fantôme.

Essaya-t-elle d’argumenter plus qu’en seulement secouant en un même temps à tête, pourtant incertaine.

Après quelques instants à feuilleter le livre, il parut rassuré.

"D'accord. Bien.", fit-il en souriant.

- Tu as déjà vu des fantômes ?

Elle mime le tout avec une paire de lunette puis un monocle si jamais il comprenait mieux, avec son pouce et son index autour des yeux.

- Sì.

Affirma-t-elle en sous entendant qu’elle en avait vu.

"Les mudlové tuer mon Táto. Père.", fit-il d'une mine grave, retenant presque ses larmes.

Changeant de sujet comme un enfant sait si bien le faire, il retrouva un semblant de sourire.

"Fantôme? Oui, petit, à Plzeň.", lui répondit-il, jouant à équilibrer sa baguette sur son index droit.

D’un même air grave, elle ne rajouta rien, levant seulement les yeux au ciel comme si elle observait encore les rayons de lumières passé à travers les trous de bouton.

- Plésen ?

Interrogea la marmot en reposant son regard sur l’équilibriste de la baguette et non du bouton, un petit sourire.

- Ça c’est plaisant.

Indiqua-t-elle par son index gauche la baguette qu’il faisait tourner sur son doigt.

Il eut un petit rire.

"Plzeň", la corrigea-t-il.

D'un coup de doigt, il propulsa la baguette en l'air pour l'attraper dans sa main.

"Tu ..." il leva les yeux, cherchant à expliquer son propos "sort tuer mort ?", demanda-t-il hasardeusement.

Les deux mains de la fillette vinrent se positionner académiquement derrière son dos.

- Plzēn ?

Tenta-t-elle sans savoir plus ce que cela voulait dire. L’envie lui traversa d’attraper au vol la baguette, mais sa potion l’aurait ralentit. L’objet et son possesseur étaient de toute façon trop rapide.

- Moi ?

Elle défit ses mains pour porter sa main vers son cou. Et fit le signe pour « tuer » avec cette même main, à la différence que ce n’était pas sur son cou et avec son pouce et seulement pour signifier la négation, qui pouvait être certes, peu compréhensible.

"Grande ville en Bohème.", ajouta-t-il.

Il ouvrit un peu les yeux face à l'incompréhension de la jeune fille.

"Euh ... Sort pour annuler mort? Je ne pas connaître ... magie.", reformula-t-il, un peu gêné.

- Où tu vie ?

Utiliser le présent était quelque chose d’important pour elle. Elle secoua en suite la main pour essayer de se rattraper mais répondit partiellement à sa question.

- Finite annule un sort.

Elle hocha la tête et montra du pouce les étages supérieurs.

- Il y a des cours de sortilèges, une salle pour les essayer..

Sa voix était très lente mais dès lors que le vocabulaire n’était pas présent et que les similitudes de langage étaient peu présentes, c’en était pas moins facile.

"Non. Je né à Plzeň. Je vivais avec Táto campagne.", lui répondit-il, semblant se remémorer de bons souvenirs.

Il sembla frustré. La barrière de la langue serait sûrement une priorité pour lui.

"Non, non..." il fouilla dans son livre "Sort ressusciter.", finit-il par dire.

Il tourna la tête dans la direction qu'elle pointait.

"Oh, d'accord. Demain."

- La campagne c’est mieux que la ville.

Des bons souvenirs affluaient aussi dans le cerveau de la demoiselle qui souria avant de s’éteindre bien vite.

- La médicomagie soigne plus qu’un médecin..

Se contenta-t-elle de comparer pour lui répondre, le regard dans le vague, orienté vers la baguette de l’apprentie Néophyte.

- Tu prononce bien les sorts, tu peux essayer de les traduire s’en anglais ou en ta langue pour t’aider..

De sa poche elle sortit un lexique de latin, ne savant jamais comment l’utiliser avec les sorts et dans un sentiment altruiste pour le lui prêter.

- Tu veux ?

Proposa dans l’esprit de camaraderie

"Oui.", réponda-t-il simplement, ne sachant pas comment argumenter.

Il remarqua son sourire, il lui allait bien.

"Médikomagie? C'est qui ?", demanda-t-il maladroitement, intrigué.

Il parut étonné face à ce qu'il avait compris de sa proposition.

"Latina ?"

Prenant le livre, il l'ouvrit, et le feuilleta.

"Oui."

Elle hocha de nouveau la tête convaincue.

- Magie. Medic, médical ! Métier..

Une petite grimace et elle mima le fait de déchirer un pan de sa robe pour l’entourer autour du bras d’Evzen.

- Tu vois ?

Elle hocha la tête en croisant ses bras.

- Scintillas..?

Demanda-t-elle en indiquant le livre avec une mine pensive, comme ne sachant pas ce que ça voulait dire, en montrant le livre de latin.

Il ouvrit grand les yeux, comprenant enfin.

"Ah ! Lékařství!", cria-t-il comme simple eurêka. Il reprit son sérieux.

"Tu peux... médikomagie sur mort ?", demanda-t-il, plein d'espoir.

Fouillant dans le livre de latin, il trouva le mot, en anglais, puis sa traduction dans l'autre livre.

"Spark... Jiskra. Oh."

Il avait retrouvé le sourire, il faisait apparemment partie de ceux qui adoraient apprendre.

"Merci, Farněsě!", lui dit-il, la piquant amicalement à nouveau, de sa baguette, un grand sourire au lèvres.

- «L’écart se vie » ? Prononcé à la française, celle ci mit la main devant sa bouche, trouvant drôle sa prononciation et interprétation du mot « médicomagie » en Bohémien.

- Moi ? Moi non..non non non.. mais.. la pansine pourrait permettre de les revoir, comme si tu étais pour eux un fantôme par contre.

Elle indiqua les étages supérieur et inspira un grand coup. Ce moyen elle y avait pensé, malheureusement dans celle qu’ils avaient dans leur jardin, la fontaine, jamais elle n’aurait l’occasion d’espérer quoi que ce soit.

- De rien Evzén !

Elle bailla sous la petite piqûre de rappel et le tenta de faire la même chose en lui piquant sa propre baguette pour la retourner contre lui !

"Lékařství", la corrigea-t-elle.

Il tiqua face à la phrase suivante, ne comprenant pas.

"Euh... Pardon, je pas comprendre.", indiqua-t-il.

La laissant chiper sa baguette, il se laissa piquer, riant. Elle était gentille avec lui, les gens qui lui avaient fait rejoindre l'école étaient gentils. Peut-être que les gens n'étaient pas tous comme Stanislav. Enfin, celui-ci n'était plus vraiment une menace, à présent ... Secouant la tête, il évacua cette pensée.