Couloir du cinquième étage

La silhouette tourna immédiatement la tête, arrêtant puis reprenant son air.

- Comment connaissez vous mon nom, enfants ?

- J'le connais pas moi, t'es un indien ?

- Il n’est pas.. plus..mais enfin..

Elle reste accrochée à son frère pour ne rien laisser plus paraître son trouble.

- Ce n’est pas pas un fantôme. Il ne peut pas provenir de « là bas » en tant que souvenir..

Il avait survécu aux flammes ? Comment était-ce bien possible ? Elle n’eu qu’à sentir son bras contre le siens pour avoir sa réponse.

- Euh...

Ingrid marque un instant d'hésitation, avant de regarder ses compagnons d'aventure.

- On vous a vu... Dans une pensine.

Finit-elle par répondre. Que se passait-il ? Ce château ne tournait définitivement pas rond. Était-ce une mauvaise chose ? Bien sûr que non. Cela signifiait beaucoup d'aventures.

- C'est une longue histoire, mais, ouai... C'est grâce à une pensine qu'on a appris votre nom.

- Exact. Ajoutais-je. Nous avons vu une discussion entre vous et un certain "Ioannes" de l'ordre, qui a tenté de vous tuer. Vraisemblablement, cela n'a pas fonctionné.

- Êtes vous bien vivant ? Vous êtes un oublié mais pas disparu, tout comme ce château, on l’a oublié mais il existait toujours bel et bien malgré ses ruines.

Farnese fronça ses sourcils, sa réflexion était le seul moyen pour ne pas penser à l’objet qui aurait pu causer sa mort.

- Vivant...

Repris t-il.

- Oui je le suis, plus que d'autres, à mon grand regret.

Il tourna de nouveau son regard ombré vers les montagnes au loin.

- Qui a créé cette... Pensine ?

- Quelqu'un pourrait m'expliquer ? C'est en lien avec les croix qu'on peut trouver au premier étage ?

J'haussai les épaules.

- Nous ne savons pas trop, mais ma théorie pencherait pour l'ordre, voire même Ioannes lui même. Il n'y avait pas d'autre personnes que vous deux dans le souvenir de la pensine. Et un fantôme qui pourrait être lui en garde l'entrée, pétri de remords.

Je me tournai ensuite vers Amael.

- Des croix au premier étage ? Il y en avait aussi avant la pensine.

- On sait pas vraiment qui a créé la pensine.

Répond-elle, en baissant le regard. Cette situation semblait assez étrange.

- Il nous fallait 3 croix qui étaient sur le cadavre d’un fantôme pour toutes clés et ainsi les insérer dans des livres et ainsi découvrir un passage secret, à travers une bibliothèque où ils étaient et qui donnait sur pensine mettant en scène ce personnage et un commandant de chevalerie probable.

Expliqua-t-elle a voix basse à l’attention de Serpico mais pour répondre à  Amaël qui n’avaient tout les deux pas suivi les événements.

- Or il a été envoyé seul, il n’allait pas transporter une pensine, c’est peut être le chevalier lui même qui l’a construite durant son enfermement ou bien le créateur de ce château..?

Ajouta-t-elle au commentaire d’Ahriman.

- On en est pas sûr, mais un membre de l'Ordre, ça c'est certains !

- L'Ordre... Et Ioannes.

Amrynn releva la tête, pensif. De sa voix grave et détachée il repris.

- Cela fait si longtemps. Pourtant croyez moi, la notion de temps est quelque chose qui m'est...

Il chercha ses mots, agitant ses doigts fins.

- Abstrait. J'ai connu Ioannes à ses débuts, c'était un sorcier brillant, animé par de bonnes intentions.

- Les bonnes intentions ça sert à rien, on juge les actes au final.

Il regarde ses camarades, en dessinant une croix sur un bout de parchemin de sa sacoche.

-Les croix, elles ressemblaient à celle-ci ?

J'étais circonspect face à ce personnage.

- Quelle a donc été la source de votre différend, puisque vous semblez l'estimer ? Vous êtes immortel, d'ailleurs ?

- Depuis combien de temps Ioannes et vous êtes séparés ?

Ingrid ajoute rapidement une deuxième phrase, peut-être pour tenter d'éclaircir ses propos :

- En quelle année, du moins ?

- Il l’était mais il est tombé sous le joug de l’Ordre, haut placé et son acte contradictoire fut d’envoyé une.. seule tête ronde, un chevalier comme émissaire.. était-ce là votre différent ?

Demanda Farnese en ne se détachant point de son frère, lançant un regard à la fin de sa question à Ahriman puis elle affirma avant même d’avoir vu le dessin du Néophyte que sa croix serait tel qu’il voulait la montrer: avec des similitudes de celle catholique, sans l’être. Car il avait vu les croix au mur, comme tous..

- Mais... Du coup... Que faîtes-vous ici ? Vous n'étiez pas en Europe ?

- Tombé sous le joug de l'ordre ? Non... Vous n'y pensez pas.

Il se détacha du rebord de fenêtre auquel il était accoudé.

- Ioannes était intelligent, il a rejoint l'Ordre pour des raisons bien précises.

Et la liste était longue.

- Je ne suis pas immortel, je suis éternel.

Trancha Amrynn. La nuance était assez subtile, peut être même floue.

- Je ne saurais dire depuis combien de temps nous nous sommes séparés, le temps m'est abstrait, je vous l'ai dis. Notre différend portait sur quelque chose qui nous dépassait tous deux, et vous encore plus. Je vais où je le souhaite, quand je le souhaite.

- Ce château où nous sommes, est-ce vraiment sont lieu d'origine ?